Paris-Shanghai Perfume Show : la niche de la Chine !
On nous promet depuis des années un Eldorado chinois du parfum. S’il n’est encore une réalité que pour certaines marques, le marché commence à se structurer. Autour d’un événement majeur d’abord, qui s’y tient deux fois par an depuis 2024 : Notes Shanghai. Autour de marques locales ensuite, dont a pu avoir un premier aperçu inédit lors de la Grasse Perfume Week en juillet dernier. Pour aller plus loin dans cette mise en avant, Nez et Notes ont voulu faire découvrir au public parisien, professionnels comme passionnés, la richesse naissante d’un marché qui pourrait devenir moteur pour l’écosystème parfum : 20 marques. 16 conférences. 2200 visiteurs. Une rencontre olfactive et culturelle fondatrice ?
« Amener ces marques en France n’est pas seulement une question d’internationalisation : c’est créer un échange équilibré et porteur de sens, où deux cultures olfactives peuvent s’inspirer et apprendre l’une de l’autre. » — Alex Wu, fondateur de Notes Shanghai, partenaire de Nez pour le Paris-Shanghai Perfume Show
Une première édition foisonnante
Les 26 et 27 septembre, le Bastille Design Center s’est transformé en véritable carrefour culturel et sensoriel. Pendant deux jours, 20 maisons chinoises et 3 marques françaises ont présenté leurs créations à un public de 2 150 visiteurs — professionnels de la filière, journalistes, influenceurs et passionnés de parfum.
Au fil des allées, chacun pouvait sentir la diversité d’une scène en pleine effervescence : des signatures puissantes, des narrations audacieuses, des identités visuelles travaillées. L’exposition Culture from the East, proposée par Beauty Next, prolongeait cette immersion à travers un regard esthétique et contemporain sur les parfums venus de Chine.
La scène des Smell Talks, quant à elle, a rythmé l’événement avec 16 conférences et plus de 30 intervenants. Animées par Dao Nguyen, ces rencontres ont décrypté les tendances du marché chinois, son écosystème digital unique, les nouvelles esthétiques ou encore la place des ingrédients emblématiques. Des débats passionnants, qui ont permis de confronter perspectives françaises et chinoises, et de nourrir des échanges aussi concrets qu’inspirants.
Et l’événement a aussi su s’échapper hors de ses murs : à la galerie Bigaignon, une rencontre inédite à l’initiative de Centdegrés, entre parfum et art contemporain a réuni visiteurs et passionnés autour du thème de la couleur, en dialogue avec l’œuvre du peintre Zao Wou-Ki. Une respiration poétique, qui a élargi encore un peu plus les horizons de ce premier rendez-vous.
Un visitorat nouveau et enthousiasmant
Au-delà des chiffres, l’événement a surtout fait émerger une nouvelle scène : jeune, créative, multiculturelle. Déjà active sur les réseaux mais rarement réunie, cette génération de passionnés a donné au Paris-Shanghai Perfume Show une énergie vibrante et inspirante.
C’est là toute la force de Nez, le mouvement culturel olfactif : rassembler les mondes du parfum et ouvrir un terrain commun à toutes les communautés, des experts aux curieux
Des découvertes olfactives audacieuses
Au cœur de l’événement, la découverte de compositions audacieuses a révélé la rencontre entre matières traditionnelles chinoises et imaginaires contemporains.
L’osmanthus, fleur emblématique de la parfumerie chinoise, s’est imposé comme une véritable vedette. Fruitée, abricotée, parfois cuirée, on l’a retrouvée déclinée dans une multitude d’interprétations, tantôt délicates et lumineuses, tantôt sombres et radicales.
D’autres signatures se sont révélées au détour des stands : des références discrètes à la médecine traditionnelle chinoise, des associations de plantes médicinales, des accents herbacés ou camphrés, comme autant de passerelles entre savoirs ancestraux et création contemporaine. Les épices, la cardamome, le poivre, le girofle, se sont conjuguées avec des bois, des encens ou des notes minérales dans des accords inattendus.
Et puis, il y eut les audaces qui marquent les esprits. La marque Damfool a frappé fort en proposant un accord animalique inspiré de l’excrément de yak : une provocation olfactive qui a très vite circulé parmi les visiteurs, preuve de la liberté créative que s’autorisent ces nouvelles maisons. D’autres ont séduit par la subtilité de leur univers visuel : le packaging raffiné d’Outis a fait l’unanimité, tandis que la singularité des créations de Voice from the Sky et de Xi confirmait la richesse et la diversité de cette scène émergente.
Les Smelling Sessions ont donné à ce foisonnement un cadre d’échange privilégié : face aux créateurs, le jury français a pu saluer des partis pris forts, reconnaître des chocs olfactifs, mais aussi partager ses coups de cœur.
Une source d’inspiration nouvelle
« La Chine, on la considérait jusqu’ici surtout comme un marché stratégique, un potentiel de développement majeur. Mais ce que nous avons vécu à Paris va bien au-delà : c’est la découverte d’une véritable source d’inspiration. La chaleur de l’accueil du public français pour cette nouvelle scène, inventive et rafraîchissante, est un signe fort pour l’avenir. » — Romain Raimbault, directeur des événements Nez.
Et après ? Cap sur Shanghai!
Ce premier rendez-vous parisien ouvre désormais la voie à un second temps fort : la Shanghai Perfume Week, organisée par Nez du 16 au 19 octobre 2025, dans le cadre du salon Notes Shanghai.
Nous y retrouverons les marques présentes à Paris sur leur terrain, aux côtés d’un large contingent d’exposants internationaux. Conférences, expositions et événements hors les murs prolongeront l’élan créé à Paris, pour approfondir les liens, favoriser de nouvelles collaborations et explorer encore davantage le dynamisme de la parfumerie chinoise
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